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Maladies rares : Dépister plus tôt pour mieux traiter

Pionnière avec l’intégration du test de dépistage néonatal de la mucoviscidose en 2002, la France élargit progressivement son programme national de dépistage. Trois nouvelles maladies rares doivent y être intégrées en 2025. La première table-ronde de la web-conférence de Pharmaceutiques dédiée aux maladies rares est centrée sur les modalités de cet élargissement et les enjeux de la mise en œuvre de tests génétiques.

Pr Isabelle Sermet-Gaudelus (centre de référence mucoviscidose à Necker)

« Plus de 20 ans de dépistage néonatal ont permis de faire progresser la recherche et la prise en charge des patients atteints de mucoviscidose », a affirmé la Pr Isabelle Sermet-Gaudelus, responsable du centre de référence de la mucoviscidose à l’hôpital Necker, en ouverture du colloque sur les maladies rares organisé par Pharmaceutiques le 11 février (1). La mucoviscidose est l’une des plus fréquentes des maladies rares, avec un cas pour 4 500 naissances en France. Grâce au dépistage néonatal mis en place depuis 2002, environ 200 enfants sont diagnostiqués chaque année sur le territoire, via le test de Guthrie permettant la détection sanguine, puis par confirmation avec le test de la sueur, l’un des plus sensibles existants. La Pr Sermet-Gaudelus a également évoqué les avancées thérapeutiques récentes, notamment les modulateurs de la protéine CFTR, tels que le Kaftrio®. « Alors qu’il n’était jusque-là possible que de ralentir la progression de la maladie et notamment de l’affection respiratoire, cette révolution thérapeutique a considérablement amélioré les fonctions respiratoires, la prise de poids des patients, leur qualité de vie et leur survie, se réjouit-elle. La médiane de survie chez les patients traités atteint 70 ans, très proche de la moyenne nationale, alors qu’elle était de 30 ans environ à l’époque de la mise en place du dépistage ».

Un élargissement progressif à d’autres maladies

Alors que le programme national de dépistage néonatal doit s’étendre à trois nouvelles maladies en 2025, la première table-ronde de la matinée réunissant plusieurs experts s’est articulée autour de la question : « Sommes-nous prêts pour l’élargissement ? ». Le Dr Athanasia Stoupa, pédiatre au Centre régional de dépistage néonatal d’Île-de-France, a rappelé que jusqu’en 2020, cette pratique ne concernait que six maladies (cinq avec marqueurs biochimiques ainsi que la surdité). Depuis janvier 2023 sept autres maladies métaboliques sont dépistées. Le dépistage néonatal de la drépanocytose s’est généralisé au 1er novembre 2024. Trois autres maladies devraient intégrer le programme national de dépistage à la mi 2025 : l’amyotrophie spinale (SMA), le déficit immuno-combiné sévère lié à l’X (SCID) et le déficit en acyl CoA déshydrogénase des acides gras à chaîne très longue (déficit en VLCAD). Le Dr Paul Bregeaut, chargé de projet au Centre national de coordination du dépistage néonatal, a rappelé les critères nécessaires pour l’intégration d’une nouvelle maladie dans le programme national. « Il faut des connaissances suffisantes de la maladie, des symptômes précoces, une maladie grave, un test de dépistage fiable et reproductible, un bénéfice individuel pour l’enfant et un traitement efficace », a-t-il précisé. C’est ainsi que la SMA doit intégrer la liste des maladies à dépister.

Dr Alban Ziegler, généticien (CHU de Toulouse)

Un premier dépistage génétique en population générale

Le Pr Vincent Laugel, neuropédiatre au CHU de Strasbourg, co-coordinateur du réseau d’expertise dédié aux maladies rares OrphanDev, a partagé les résultats prometteurs de l’étude DEPISMA sur la SMA, dont il est co-responsable. « Avec l’arrivée de trois traitements successifs depuis 2017 qui ont modifié le pronostic de ces patients, la prise en charge à 21 jours après la naissance, avant l’apparition des symptômes, permet de réduire le handicap et la mortalité », a-t-il affirmé. Des preuves obtenues dans les régions tests (Grand-Est et Nouvelle-Aquitaine) qui ont conduit à un avis positif de la HAS en juillet 2024 pour son élargissement au niveau national. Christian Cottet, conseiller de la présidente de l’AFM Téléthon, a souligné l’importance de la génétique dans le dépistage précoce. « Intégrer un test de dépistage génétique en population générale est une première en France ; il a fallu modifier la loi de bioéthique, votée en 2021, pour pouvoir le faire sans soupçon de maladie ! », observe-t-il. Philippe Berta, généticien et ex-député co-rapporteur du projet de loi bioéthique, a critiqué le retard de la France dans l’intégration de nouvelles maladies au dépistage néonatal, notamment sur la SMA alors même que les Allemands et les Belges le pratiquent depuis plusieurs années déjà. « Il faut redevenir un grand pays de la génétique », a-t-il insisté, appelant à une meilleure stratégie et à une culture scientifique de base.

Laurence Faivre, professeure de génétique médicale (CHU Dijon)

Vers un dépistage de masse ?

Alors que la France aborde tout juste ce virage, plusieurs projets sont menés dans le monde pour évaluer la faisabilité et la pertinence d’une approche de médecine génomique pour le dépistage néonatal. Le Dr Alban Ziegler, généticien au CHU de Toulouse, a présenté le projet américain GUARDIAN, qui vise à dépister pour des pathologies génétiques traitables 100 000 nouveau-nés dans six hôpitaux de New-York sur cinq ans, grâce à l’analyse de 450 gènes. Le projet européen Screen4Care, conduit dans le cadre de l’Initiative médicaments innovants (IMI), porté par l’Allemagne et l’Italie et auquel le CHU de Dijon Bourgogne participe, permettra le séquençage d’un panel de gènes sur 20 000 bébés en cinq ans. En France, le programme de recherche PERIGENOMED s’intéressera à une liste de 430 gènes identifiés dans des pathologies traitables et à une liste complémentaire optionnelle de 430 gènes pour des pathologies actionnables. « La première phase devrait démarrer au printemps, avec un financement européen FEDER et le soutien de différents acteurs, notamment l’AFM Téléthon et Illumina », indique Laurence Faivre, professeure de génétique médicale au CHU Dijon et co-responsable du programme. 2 500 nouveau-nés devront être recrutés dans cinq CHU : Dijon Bourgogne, Besançon, Rennes, Nantes et Angers. Les enjeux sont tant psychosociaux que cliniques et médico-économiques.

Juliette Badina

(1) Organisé avec le soutien institutionnel de France Biotech, Kyowa Kirin et Recordati rare diseases


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