Le Snitem déplore les économies imposées par le PLFSS
Philippe Chêne, président du Snitem, a fait part de sa « colère », ce jeudi en conférence de presse, face à un PLFSS pour 2021 qui impose 150 M€ d’économies sur les dispositifs médicaux remboursables.
Le PLFSS envisageait initialement un objectif de réduction des prix de 200 M€ pour les dispositifs médicaux. Si celui-ci a été revu à la baisse de 50 M€, à 150 M€, pour tenir compte de la baisse d’activité constatée dans les entreprises concernées, cela reste très insuffisant pour le président du Snitem, Philippe Chêne. Le syndicat des industries du DM demande « un moratoire sur les baisses de prix au moins jusqu’à la fin du quinquennat ». Il pointe « une absence de cohérence entre ces objectifs d’économies, et les discours de l’exécutif qui insistent sur le caractère stratégique des industries de santé ». Le syndicat réitère ses revendications : plus de simplification, une réelle coordination entre l’Etat et les entreprises en amont des PLFSS, et la mise en place de stratégies pluriannuelles de maîtrise des dépenses. « La dynamique de croissance des dépenses du secteur, liées à un besoin médical plus important avec le vieillissement de la population, la prévalence des maladies chroniques et un plus grand maintien à domicile, ne pourra pas être régulée efficacement par des baisses de prix », a-t-il déploré.
Un impact de 10 à 20 % sur les ventes
Le président du Snitem a estimé « entre -10 % et -20 % l’impact de la crise du Covid-19, mesuré de janvier à août, sur le chiffre d’affaires des entreprises du DM commercialisant des produits pris en charge en ville et à l’hôpital ». Le secteur représente un chiffre d’affaires annuel d’environ 20 milliards d’euros et se caractérise par plus de 90 % de TPE/PME, la plupart fragilisées par cette crise. Philippe Chêne table pour l’année 2020 sur une baisse de l’ordre de 5 % à 10 % des ventes sur l’année entière, « en fonction de l’ampleur du rebond de la deuxième vague épidémique ». Des prévisions « optimistes », comme il les qualifie. Les entreprises les plus impactées sont celles dans le domaine du dispositif implantable, notamment en orthopédie et dans le cardiovasculaire, ainsi que les fabricants de matériel utilisé pour des actes de chirurgie qui ont été déprogrammés durant l’épidémie. Philippe Chêne a noté que « l’augmentation des volumes de certains produits en forte demande, comme les masques ou les respirateurs, a pu bénéficier au chiffre d’affaires de certaines entreprises, mais au détriment de la rentabilité à cause de l’explosion des coûts des matières premières et de certains composants ».
Juliette Badina