Alliance franco-danoise de santé : l’ADN du « produire vert »
Les cinq laboratoires franco-danois, regroupés au sein de l’alliance franco-danoise, s’appuient sur leur forte empreinte industrielle en France. Tous sont fortement engagés dans la réduction, voire la suppression totale, de leur impact carbone.
L’alliance franco-danoise de santé est fortement ancrée dans l’Hexagone. Fédérant cinq laboratoires (Novo Nordisk, LEO Pharma, Coloplast, Lundbeck et ALK), elle a enregistré, l’an dernier, un chiffre d’affaires cumulé de 1,8 Mds€ dans l’Hexagone, dont 490 M€ exportés. Elle assure aussi 3500 emplois (équivalents temps pleins) en France tandis que sa valeur ajoutée a représenté 550 M€, soit 0,02 % du Produit Intérieur Brut français, selon les données dévoilées par le cabinet de conseil en stratégie, BIPE. Son empreinte industrielle est forte : chacun des cinq membres possède sur le sol français une ou deux usines.
« Nos entreprises sont fortement engagées dans la filière de santé française, qu’elles placent au cœur de leur stratégie. Notre point commun : un capital social contrôlé par une fondation, une forte compétitivité (notamment en recherche clinique), des innovations pour les patients (plus de 2 millions traités en France) au cœur de nos préoccupations au quotidien, un engagement dans la durée sur un nombre limité de pathologies ainsi que dans le numérique », met en avant Étienne Tichit, Directeur général de Novo Nordisk France.
Ambition : un impact carbone de 0
Les membres de l’alliance, implantés de longue date en France, continuent d’investir et de produire vert, sur des sites industriels propres. « Nous voulons être force de proposition sur le plan environnemental. Nous avons tous l’ambition de réduire à 0 notre impact carbone d’ici 2030, suivant le plan construit avec le gouvernement danois non seulement au Danemark mais aussi dans nos filiales à l’étranger » ajoute Étienne Tichit.
Cette transition a déjà commencé, avec des réductions de 40 à 50 % de l’impact carbone dès 2020 pour les cinq entreprises. Ainsi Lundbeck a investi dans la production verte sur son site de Sophia-Antipolis. Ses nouvelles pompes à chaleur vont lui permettre une optimisation énergétique de la production d’eau glacée, qui va se traduire par une réduction de consommation de gaz de 37% (-2230MWh sur 6000 MWh par an). Il s’agit d’une réduction annuelle qui sera effective à partir de janvier 2021, car la mise en œuvre technique sera terminée fin 2020. S’agissant de LEO Pharma, son site de Vernouillet, utilise à 50 % ”l’électricité verte” et a procédé à l’acquisition d’équipements pour réduire la consommation d’énergie.
La quête de l’énergie renouvelable
Pour sa part, ALK utilisera l’électricité issue d’énergies renouvelables à hauteur de 30% en 2020. Et l’entreprise affiche un objectif de 100 % en 2021. Par ailleurs, elle vise la revalorisation de plus de 50 % des déchets à horizon 2021. Coloplast est également fortement engagé dans la réduction de son empreinte environnementale. D’ici 2025, les objectifs du fabricant de dispositifs médicaux sont ambitieux : 0 % d’émission de gaz contre 7 % en 2019, 100 % d’électricité issue d’énergies renouvelables contre 67 % l’an passé (son site industriel de Sarlat en Dordogne a déjà atteint les 100 %), 50 % de déchets de production recyclés contre 32 % en 2019 et enfin, 100 % de son parc automobile français en motorisation électrique.
Viser l’économie circulaire
De son côté, Novo Nordisk ambitionne, sur son site de Chartes, de supprimer tout impact environnemental d’ici 2030 et de réaliser toutes les activités de production avec des énergies renouvelables dès 2023. L’engagement de remplacement de 100 % des énergies fossiles se réalisera en trois étapes : l’approvisionnement en électricité verte et la construction de sites répondant aux plus fortes exigences environnementales, le remplacement de 85% du gaz par de la biomasse et celui de 15 % de gaz restants par du biogaz. Par l’élimination des 8500 tonnes de CO2 émises par an, le site de Chartres s’engage donc résolument dans une logique de long terme d’économie circulaire. C’est ainsi l’équivalent de l’impact en CO2 de près de 6 000 véhicules par an qu’il compte éliminer d’ici 2023.
Christine Colmont