MabDesign : sous le signe de la deeptech
Les 30 septembre et 1er octobre derniers, le sixième Congrès Bioproduction organisé par MabDesign a rencontré un grand succès à Lyon (Auvergne-Rhône-Alpes), avec 260 participants, 35 stands et 200 rendez-vous d’affaires. Avec un objectif : faire grandir la filière en mixant les expertises et en intégrant la révolution « deeptech ».
Le rendez-vous était attendu par tout l’écosystème de la bioproduction, des big pharma aux PME et start-up, pour échanger sur les enseignements de la crise et continuer de faire grandir la filière, en capitalisant sur la convergence des technologies, des sciences et de la donnée. « Le congrès a montré la richesse de nos métiers et la volonté partagée avec l’Etat de relancer la dynamique dans le secteur », souligne Francis Carré, président de MabDesign.
Capitaliser sur les expertises
La direction est ainsi clairement donnée pour les 10 ans à venir, sur un marché qui progresse au rythme de 8 à 10% par an, avec l’enjeu de regagner une place de numéro un pour la France. En juin, près de 800 millions d’euros ont ainsi été alloués à la bioproduction sur quatre ans, selon Antoine Jourdan, qui coordonne la stratégie d’accélération dans les biothérapies, avec des appels à projet à venir en octobre. Il y a également la création de l’Agence d’innovation en santé, partenaire unique auprès des entreprises pour renforcer l’attractivité du territoire, et les 1,5 milliards d’euros du PIIEC Santé pour financer les grands enjeux au niveau européen. A cela s’ajoutent les actions structurantes du Grand Défi Bioproduction pour multiplier par 100, voire 1000, les rendements des sites de production grâce aux technologies de rupture, selon Emmanuel Dequier qui le pilote depuis fin 2019. Avec 20 millions d’euros (sur un budget total de 30 millions) engagés aujourd’hui sur trois axes: l’usine modulaire, le pilotage en ligne et les nouveaux systèmes d’expression. Six intégrateurs académiques ont été labellisés pour fournir de l’expertise et des équipements de pointe, mais aussi faciliter la rencontre entre les acteurs de la santé, du biologique et de l’ingénierie. Au delà, l’Alliance France Bioproduction devrait permettre d’aligner les acteurs, avec la volonté réelle de « décloisonner » et capitaliser au mieux sur les expertises.
Faire émerger les deeptechs
Pour l’ensemble des acteurs, l’axe « deeptech » sera créateur de valeur pour le futur. C’est tout le sens du plan Deeptech de Bpifrance qui vise à faire émerger 500 jeunes pousses par an à partir de 2030, sur l’axe de l’innovation de rupture, issue de laboratoires publics ou privés, selon Aurélie Faugier, chargé d’innovation en Rhône-Alpes pour la Bpi. Et plusieurs acteurs participent activement à créer les conditions d’une « start-up nation » en France, avec un accompagnement qui se professionnalise. Exemple : le projet d’accélérateur HealthTech Station, initié à Tours par Samuel Dominique, son CEO, également CEO de BrainsVenture, en associant entre autres Hello Tomorrow pour l’organisation de concours, et MabDesign pour l’animation du lieu et l’accompagnement des entreprises en incubation et en maturation. En face du Bio3 Institute (Université de Tours – Groupe IMT), le bâtiment abritant HealthTech Station prendra place sur 10.000 m2, avec un début des travaux fin 2021. Il abritera une quarantaine d’experts, une centaine de laboratoires L2, mais également un cœur de calcul d’IA avec Nvidia, pour propulser très vite l’innovation en France et à l’étranger, dès sa mise en service en 2024.
Marion Baschet-Vernet