Biosimilaires: Samsung Bioepis se renforce sur un marché porteur
Le laboratoire sud-coréen s’implante progressivement en France avec le lancement cette année de deux biosimilaires en oncologie et d’un en ophtalmologie. Il table sur un essor de ce marché au niveau mondial.
« Sur les trois à cinq dernières années, les biosimilaires ont eu un taux de croissance supérieur à celui des nouveaux princeps. Ils devraient représenter 50% du marché européen d’ici 2028 », a estimé Meziane Santoudji, responsable médical France de Samsung Bioepis, à l’occasion d’une conférence de presse organisée par le laboratoire le 10 décembre. 17 agréments ont été accordés à ces produits par les États-Unis, 28 par le Japon et 55 par l’Union européenne où 44 essais cliniques étaient recensés en mars dernier. Chez Samsung, « 17 essais de phase I à IV étaient en cours début 2020 sur 500 sites dans trente pays et 35.000 patients étaient inclus dans des études en vie réelle », décrit Meziane Santoudji. Fondé en 2012 à Incheon (Corée du Sud) en tant que joint-venture entre Samsung Biologics et Biogen, le laboratoire a investi 1,3 milliard de $ et dispose aujourd’hui d’un portefeuille de cinq produits : des biosimilaires de l’etanercept, l’infliximab et l’adalimumab, thérapies anti-TNF en immunologie, et des biosimilaires du bevacizumab et du trastuzumab en oncologie. « Le trastuzumab a été le premier biosimilaire à être préqualifié par l’OMS, donc à figurer sur une liste utilisée au niveau international pour guider les achats de médicaments répondant à des standards communs en termes de qualité, de sécurité et d’efficacité pour les maladies prioritaires », fait valoir Jonathan Sweeting, responsable de la zone Europe.
Nouvelles aires thérapeutiques
Qui met en avant les atouts du laboratoire : « une connaissance profonde des produits de référence, une stratégie de contrôle qualité systématique, la génération de données pour renforcer les preuves d’innocuité et d’efficacité, une gestion rigoureuse du réseau de production, une continuité de l’approvisionnement exemplaire » et des partenaires commerciaux puissants (MSD, Fujifilm, 3Sbio…). Samsung Bioepis élargit désormais sa R&D à nouvelles aires thérapeutiques : l’ophtalmologie, l’hématologie et la gastroentérologie.
« Des considérations autres que les bénéfices économiques sont nécessaires pour que l’on choisisse les biosimilaires : la qualité, la réputation de l’entreprise, l’innovation produit », souligne Meziane Santoudji. L’adoption de ces produits par les différents pays se développe. « Des sociétés académiques comme l’ESMO (European Society for Medical Oncology) et l’ASCO (American Society of Clinical Oncology) soutiennent les biosimilaires en montrant leur apport pour la prise en charge des patients, relève le responsable médical. En Europe, des réglementations spécifiques ont été mises en place pour favoriser l’expansion des biosimilaires. En France, le gouvernement a fourni du matériel pédagogique à 14.500 professionnels de santé. » Le bénéfice en termes économiques n’est pas négligeable, le prix d’un biosimilaire étant de 30% inférieur à celui de son princeps.
Muriel Pulicani