Forte mobilisation pour la Semaine des métiers de l’industrie pharmaceutique
Le Leem et Pôle emploi, avec HandiEM, s’attendent déjà à une forte mobilisation sur tout le territoire, du 2 au 6 octobre, pour faire connaître plus de 150 métiers et donner envie de rejoindre le secteur de la pharma. Avec un premier rendez-vous dès le 2 octobre chez Delpharm Tours, en Centre-Val de Loire, troisième région de production des médicaments.
Forums emplois et étudiants, job datings, parcours découvertes des métiers, visites de sites, webinaires, …. C’est plus d’une centaine d’événements qui sont prévus cette semaine partout en France pour faire connaître l’industrie pharma, ses métiers et ses opportunités à tous les publics : jeunes scolarisés, étudiants, apprentis, demandeurs d’emplois, salariés en reconversion, personnes en situation de handicap… « La mobilisation sur le terrain est encore plus forte que l’année dernière, » souligne Pascal Le Guyader, directeur général adjoint du Leem, qui a donné le coup d’envoi des festivités le 2 octobre avec David Gallier, représentant de la direction générale et directeur régional de Pôle emploi en Centre-Val de Loire, chez Delpharm Tours, adhérent du Groupement des établissements pharmaceutiques industriels du Centre-Val de Loire (Grepic). « Alors que les tensions sur le marché du travail ne s’atténuent pas, cette seconde édition montre notre volonté de répondre pleinement aux besoins de recrutement des entreprises et d’apporter une solution durable à l’enjeu d’attractivité, » indique-t-il.
Politique d’emploi dynamique
Cela fait dix ans que l’industrie pharma – « stratégique » pour le territoire – recrute plus de 12 000 nouveaux collaborateurs, en moyenne, par an. Avec des pics élevés à 14 000 en 2022 et 16 000 attendus en 2023, au travers d’emplois qualifiés, bien payés, et qui renforcent le tissu social dans les régions. Cette politique d’emploi dynamique concerne aujourd’hui toutes les familles de métiers : R&D, production, qualité, tandis que les métiers d’avenir nécessitent de former de nouvelles compétences, en particulier dans l’intelligence artificielle, la cybersécurité ou encore les biotechs. « En 2022, la croissance du secteur s’est traduite par une nouvelle création nette d’emplois de 2,2%, contre 1,3% pour le reste de l’industrie, si bien que nos effectifs dépassent les 106 000 salariés dans l’Hexagone, note-t-il. Le nombre d’apprentis dans la filière pharma devrait aussi dépasser les 10 000 en 2023. La croissance de l’emploi est particulièrement visible sur les sites de production, par rapport aux sièges des laboratoires, en particulier sur les métiers d’opérateurs de production, techniciens de fabrication et de conditionnement, ou encore de maintenance. Ce qui montre le nouvel élan pris par nos entreprises dans le sens de la relocalisation et de la réindustrialisation voulues par la France pour son indépendance sanitaire. » Plus que jamais, la performance industrielle (avec une production décarbonée) et l’innovation sont des vecteurs essentiels du développement des entreprises.
Les régions à l’honneur
Cette semaine, deux forums nationaux sur l’emploi sont organisés à Paris (le 3 octobre, au NewCap Event Center) et Lyon (le 5 octobre, à l’Ucly). Au-delà, les régions sont mises à l’honneur avec un calendrier d’événements, qui concrétise également la stratégie de développement initiée avec les groupements régionaux : Afipral, Grepic, BFCare, Gimra, Allis NA. Le choix de lancer cette seconde édition à Tours, sur les terres du Grepic, après Paris l’année dernière, n’a ainsi pas été laissé au hasard. « C’est en Centre-Val de Loire qu’a débuté notre partenariat constructif avec Pôle emploi, » rappelle Pascal Le Guyader. Le Grepic y fédère une cinquantaine de laboratoires (Sanofi Tours, Servier Gidy, Chiesi Blois, …) et façonniers (Delpharm Tours, Chemineau Vouvray, …) autour des pôles de Tours, Orléans, Dreux et Chartres. Ces acteurs sont au cœur des transformations qui s’opèrent dans la pharma sur une terre de production chimique de médicaments (dits « matures »), avec plus de 8300 salariés (9% des effectifs nationaux) dont 60% en production, un virage amorcé vers les biotechnologies (programme ARD Biomédicaments) et la relocalisation industrielle, des investissements massifs (25 lauréats santé France Relance), un niveau d’exportation record (à hauteur de 23% pour la région, dont 85% vers l’Europe) et des perspectives de recrutement notables. « Les besoins en compétences s’orientent plutôt vers des emplois de niveau supérieur (bac+2 et +3), tandis que les métiers évoluent avec les technologies numériques vers les biotechs santé, un secteur dans lequel la France compte encore peu de sites industriels, mais où les besoins vont aller crescendo » constate Jean-Patrick Gille, vice-président délégué à l’emploi, à la formation professionnelle et à l’insertion pour la région.
Relever le défi des compétences en Centre-Val de Loire
Le Centre-Val de Loire est également pilote dans la mise en place de dispositifs collectifs d’embauche, plus inclusifs, type POEC (préparation opérationnelle à l’emploi collectif) pour apporter des solutions à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée en production. Delpharm Tours a ainsi recruté quatre candidats présélectionnés par Pôle emploi sur leurs habilités, puis formés en alternance par le Groupe IMT, aux postes d’opérateurs de production, pour sa nouvelle ligne de conditionnement de seringues préremplies destinés aux vaccins covid et aux molécules innovantes. Gaëlle Huon de Penanster, sa directrice, envisage déjà de mener d’autres opérations de la sorte pour faire face à la croissance de son activité de 10 à 15% dans les prochaines années, liée au lancement de nouveaux produits et à la réinternalisation de molécules essentielles. « L’apprentissage est la voie royale d’intégration sur nos sites, » pointe de son côté Fabrice Coriton, président du Grepic et également directeur de Thépenier Pharma & Cosmetics à Saint-Langis-lès-Mortagne (Orne), qui compte continuer de développer cette approche « learning by doing » avec les partenaires de la formation, en particulier le Groupe IMT. Un autre axe de travail est d’améliorer la performance à tous les niveaux sur les sites grâce au benchmark de bonnes pratiques au sein des commissions du Grepic. L’ensemble de ses professionnels sont pleinement mobilisés cette semaine pour répondre aux enjeux de recrutement et de formation : portes ouvertes avec le Groupe IMT à Dreux et Tours (avec le Bio3 Institute), speed dating avec ses IMTistes, table-ronde « métiers » pour les futurs pharmaciens de la Faculté Philippe Maupas de Tours, conférence prospective et forum étudiants avec Polytech Orléans (campus de Chartres) et de nombreuses visites de sites sont programmées avec Pôle emploi, mais aussi les étudiants ingénieurs (INSA chez Novo Nordisk Chartres et Polytech Orléans chez Delpharm Orléans), sans oublier le domaine du handicap (HandiEM et Cap emploi chez Fareva Amboise) sur lequel la filière est très engagée, selon Pascal Le Guyader.
Marion Baschet Vernet
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