Pharma : 10 000 postes à pourvoir !
Du 3 au 8 octobre, le LEEM organise avec Pôle Emploi la première Semaine des métiers de l’industrie pharmaceutique. Un événement destiné à capter les talents du futur, dans un secteur exposé au risque de pénurie.
C’est une première : du 3 au 8 octobre, le LEEM s’associe à Pole Emploi pour organiser la Semaine des Emplois de l’Industrie Pharmaceutique. Actions d’information, visites de sites, débats locaux, séances de ”job dating”… une cinquantaine d’événements auront lieu dans les principales régions d’implantation de l’industrie pharmaceutique. Objectif : présenter les profils des 10 000 postes ouverts actuellement, sensibiliser sur l’attractivité des carrières dans un secteur où coexistent plus de 150 métiers différents. « Notre industrie est en pleine transformation, souligne Thierry Hulot, président du LEEM. Secteur reconnu comme stratégique pour le pays, il souffre pourtant d’une méconnaissance des réelles opportunités de carrières offertes par nos entreprises, en particulier auprès des jeunes diplômés. » Preuve du dynamisme de ces entreprises en termes de ressources humaines, elles ont recruté pas moins de 14000 personnes en 2021, un chiffre en hausse de 23% par rapport à 2020. Et les besoins à venir sont conséquents. Selon le LEEM, 5000 postes se créeront dans le numérique d’ici à quatre ans. Et le développement des biotechnologies nécessitera de recruter 10 000 nouveaux salariés d’ici à 2030.
Des salaires attractifs
Avec 103 230 salariés en 2021, touts contrats confondus, l’industrie pharmaceutique continue à attirer des talents. Mais des tensions croissantes se font jour sur certains postes-clé, notamment dans la production (conducteurs de ligne, techniciens de bioproduction, techniciens de maintenance et d’assurance-qualité…), mais également dans le domaine des affaires publiques, de la réglementation et de la pharmaco-vigilance. « Actuellement, le poste le plus difficile à pourvoir est celui d’ingénieur en climatisation, qui intervient dans les salles blanches, illustre Thierry Hulot. Les jeunes diplômés ne s’orientent pas naturellement vers notre secteur, malgré l’intérêt des carrières et un niveau de salaire élevé. » De fait, avec un taux de salaire moyen supérieur de 31% à la moyenne de l’industrie, l’industrie pharmaceutique fait partie des secteurs industriels les plus attractifs, où 60% des effectifs bénéficient du statut de cadre. Autre atout, les écarts de salaire entre hommes et femmes se sont fortement réduits, passant de 9,5% en 2014 à 0,5% en 2021. Enfin, le soutien à l’alternance promu par le LEEM porte ses fruits : de 1500 en 2003, le nombre d’apprentis est passé à 9000 en 2021. « 95% des contrats d’alternance se transforment CDI, , ce qui montre l’intérêt d’un tel dispositif pour recruter les plus jeunes », témoigne Pascal Le Guyader, directeur général-adjoint du LEEM.
Travailler l’image pour séduire
Le rajeunissement de la pyramide des âges est au cœur des enjeux futurs pour le secteur. L’âge moyen est de 44,8 ans en 2021, contre 44,6 ans l’année précédente. 20% des salariés ont plus de 55 ans, tandis que la part des plus jeunes est faible : 3% ont moins de 26 ans et 9% seulement moins de 30 ans. « Nous devons nous mobiliser pour aller chercher les jeunes diplômés, en particulier sur le numérique, où nous sommes en concurrence avec tous les autres secteurs industriels, analyse Vincent Guiraud-Chaumeil, président de la Commission Emploi du LEEM. Et nous devons travailler sur notre image et démontrer aux candidats l’utilité de nos métiers pour la santé de tous. »
Hervé Réquillart