Première pierre du projet d’extension du LFB
Le LFB Biomanufacturing a posé le 14 juin la première pierre de l’extension de son site de production de protéines thérapeutiques et d’anticorps monoclonaux d’Alès dans le Gard. Un nouveau pas vers l’indépendance sanitaire et la prise en charge des besoins des patients.
« Ambitieux et nécessaire », c’est ainsi que le directeur général du LFB, Jacques Brom, a qualifié le projet d’extension du site de production de protéines thérapeutiques et d’anticorps monoclonaux par culture cellulaire d’Alès (Gard). La filiale du spécialiste des médicaments dérivés du sang et des protéines recombinantes LFB (1) a posé vendredi 14 juin la première pierre des nouvelles installations de ce site. « Alors que les besoins des patients en biomédicaments augmentent, cet investissement nous permettra de doubler nos capacités de bioproduction à Alès, tout en contribuant à l’emploi local et en proposant l’excellence de notre savoir-faire industriel », a-t-il détaillé lors de cet évènement. Ce projet débouchera sur la création d’une cinquantaine d’emplois d’ici 2026, qui compléteront les 80 postes actuels. Il représente un coût total de plus de 20 millions d’euros, dont 6,7 M€ financés par l’État via le plan France 2030. Ce financement public s’inscrit dans la stratégie d’accélération « Biothérapies et bioproduction de thérapies innovantes » qui a fixé un objectif de 20 biomédicaments produits en France en 2030.
Vers une souveraineté sanitaire nationale
Face à la faible offre de bioproduction à façon dans l’Hexagone, le statut de CDMO (2) du LFB Biomanufacturing permet au site d’Alès, agréé par la FDA, de mettre à disposition de ses clients son savoir-faire et ses équipements, du développement de lignées cellulaires et de procédés à l’échelle industrielle jusqu’à la fabrication de lots cliniques et commerciaux aux normes BPF. Le site d’Alès a déjà bénéficié d’une extension en 2016 avec un investissement de 10 M€ qui a permis de tripler sa capacité de production, et d’une autre en 2021. Avec l’arrivée de deux nouveaux bioréacteurs de 2 000 litres, dont le premier est en cours de qualification, et d’une augmentation des rendements de production, ce nouvel investissement permettra au site d’Alès de répondre aux besoins croissants de production dans le domaine des protéines thérapeutiques de ses clients. Xenothera (Appel à manifestation d’intérêt de 2021 sur le développement d’une cible thérapeutique contre le Covid-19), Fabentech (spécialisée le développement et la production de traitements d’urgence contre le bioterrorisme et les maladies infectieuses émergentes) et Spikimm (en partenariat avec l’Institut Pasteur et France 2030) figurent au rang des biotech françaises qui ont sélectionné le LFB pour leurs productions. Cette extension permettra également d’accueillir des laboratoires de développement et de services analytiques, ainsi qu’un magasin de stockage des matières premières nécessaires à la production.
Le site industriel d’Alès fait l’objet d’un investissement parallèle de 6 millions d’euros environ sur fonds propres pour rapatrier deux étapes – jusque-là réalisées aux Etats-Unis – de production du facteur VII activé recombinant, homologué par la FDA et l’EMA dans la prise en charge des hémophilies A et B. « L’intégralité de la production de ce facteur de coagulation commercialisé par le groupe LFB sera ainsi réalisée sur le site, pour le Monde entier », se félicite Herbert Guedegbe, directeur du site de bioproduction d’Alès.
Un triplement des capacités de fractionnement
Alors que le LFB célèbre ses 30 ans, l’établissement construit également une nouvelle usine de production de médicaments dérivés du sang (fibrinogène, immunoglobulines et albumine) à Arras (Pas-de-Calais), dont la première pierre a été posée en juin 2016 et qui sera opérationnelle fin 2024. Si la mise en exploitation était initialement prévue en 2020, le LFB a dû être recapitalisé à hauteur de 500 millions d’euros entre 2021 et 2022 pour financer ce site qui représente un investissement de 750 M€. Cette usine permettra à la société de passer d’une capacité de fractionnement annuelle de 1,2 million de litres de plasma à 3,3 millions de litres. De nouveaux motifs de réjouissance pour la filière française de bioproduction.
Juliette Badina
(1) Le LFB (Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies) commercialise à ce jour 15 médicaments dans trois domaines thérapeutiques majeurs, l’immunologie, l’hémostase et les soins intensifs, dans plus d’une trentaine de pays.
(2) Contract Development and Manufacturing Organization – CDMO