Seqens : « Nous sommes un acteur clé de la relocalisation »
S’inscrivant dans le mouvement de rapatriement de productions pharmaceutiques, Seqens a inauguré le 28 août un nouvel atelier sur son site de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) et annoncé un investissement de 47 millions d’€ en France, en présence d’Emmanuel Macron et Bruno Le Maire.
« Lors de la visite présidentielle, nous avons passé trois messages chers à notre entreprise : la nécessité de maintenir des compétences via la formation, d’avoir une culture industrielle et une capacité d’innovation [pour répondre à] des contraintes règlementaires les plus fortes au monde sur l’environnement, la sécurité et la qualité », souligne Gildas Barreyre, directeur énergie et affaires publiques de Seqens. Le n°1 français des API et n°2 européen a inauguré un atelier de production de principes pharmaceutiques hautement actifs (HPAPI) sur son site de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine). « On croit aux HPAPI car cela concerne 20% des nouvelles molécules aujourd’hui et 25% demain, justifie Gildas Barreyre. Nous misons également sur la flow chemistry et la biocatalyse. » Pour développer ces technologies, le groupe indique avoir investi, depuis sa création en 2008 sous le nom de Novacap, « près de 500 millions d’€. Ce sont des montants colossaux pour une entreprise de taille intermédiaire mais c’est le seul moyen de rester à la pointe et de durer. » L’investissement annoncé fin août se chiffre à 47 millions d’€, répartis entre le laboratoire R&D Seqens’Lab à Porcheville (Yvelines) et les usines de Couterne (Orne), Bourgoin-Jallieu (Isère) et Limay (Yvelines). Avec à la clé la création d’une soixantaine d’emplois.
Chaîne de valeur intégrée
Seqens entend ainsi « sécuriser la chaîne de valeur » pour douze médicaments, dont certaines étapes de fabrication sont pour l’heure réalisées en Asie. « De fait, nous sommes un acteur clé de la relocalisation car nous sommes intégrés. Nous produisons à la fois des matières premières, des intermédiaires et des principes actifs, ce qui est relativement rare. Notre activité de R&D est également intégrée », fait valoir Gildas Barreyre. « L’objectif est de développer les maillons qui nous manquent, soit par l’innovation, soit par l’augmentation de nos capacités industrielles. Nous mènerons une grosse phase de recherche dans les six prochains mois pour nous assurer que nous avons les procédés les plus performants et les plus compétitifs. Puis il y aura une phase pilote pour certains gros projets, une phase d’industrialisation entre mi-2021 et fin 2021, et deux à trois ans pour la construction et la qualification. »
Par ailleurs, Seqens a été sollicité par l’Etat pour la relocalisation du paracétamol. « Nous sommes en train d’analyser les conditions techniques mais la décision reviendra à l’Etat, qui devra financer une partie de l’installation, et à nos clients, qui devront acheter des volumes. » La décision est attendue pour « fin 2020-début 2021 », annonce le directeur.
Muriel Pulicani
Crédit photo : Sylvain Renard / SEQENS