Polluants : agir pour ne plus subir !
Les polluants sont la source de maladies chroniques graves. Portée par le progrès technologique, la prévention du risque devra être renforcée pour réduire les impacts sur la santé humaine.
Naturels ou anthropiques, les polluants fragilisent la santé des populations qui subissent ses dommages. Confirmée par la science, cette relation délétère se traduit notamment par une incidence croissante des maladies respiratoires et des cancers, mais aussi par une aggravation significative de la mortalité prématurée. Les experts réunis par Pharmaceutiques et Be Concerned sont catégoriques : la réduction des impacts environnementaux sur la santé humaine passera par une meilleure compréhension des phénomènes, et nécessitera des actions circonstanciées pour en atténuer les effets.
Un constat sans appel
Les causes du mal sont multifactorielles. Outre ses activités touristiques et publicitaires, la société française Aérophile profite de ses ballons captifs pour étudier la composition et la variation de la qualité de l’air, en collaboration avec le CNRS. De plus en plus précises, les mesures effectuées témoignent du risque encouru. « Le niveau de particules fines dans l’air parisien est deux fois supérieur au seuil de dangerosité fixé par l’OMS », illustre Jérôme Giacomoni, son co-fondateur. Contre-intuitivement, le domicile ne constitue pas une barrière protectrice. « L’air intérieur peut être six à huit fois plus polluant que l’air extérieur », confirme le Dr Pierre Papeix, pneumologue et conseiller médical en environnement intérieur. Parmi d’autres sources de toxicité avérées, les composés organiques volatils sont des « potentialisateurs » de pathologies chroniques graves qui touchent notamment le cœur et les poumons. Autre signal d’alerte : l’intensité des manifestations allergiques. « Les allergies sont les sentinelles de l’environnement. Leur prévalence augmente. Leur complexité et leur sévérité aussi », pointe Catherine Kress, directrice de la communication et de la RSE de Stallergenes Greer.
Des pistes prometteuses
Le tableau décrit n’a pourtant rien d’une fatalité. A la pointe de la technologie, Aérophile a mis au point un outil innovant, capable de dépolluer l’air extérieur en grande quantité. « Notre appareil capture et élimine la quasi-totalité des particules carbonées, y compris les plus fines d’entre elles », souligne Jérôme Giacomoni. Prometteuse, la solution sera déployée dans le village olympique de Saint-Denis en 2024. A la demande des médecins, les conseillers en environnement intérieur devront être davantage sollicités pour des affections en lien avec des polluants domestiques. Cette mobilisation accrue présenterait plusieurs avantages concrets : « Informer et éduquer les patients, optimiser leur prise en charge, nourrir la connaissance scientifique et assainir les habitats », résume le Dr Pierre Papeix. Acteur historique de la désensibilisation, Stallergenes Greer ne se contentera pas de développer de nouveaux traitements. Le laboratoire misera notamment sur les données en vie réelle pour améliorer le bon usage de ses produits et favoriser la prévention du risque. « L’éviction reste le premier rempart contre les allergènes », rappelle Catherine Kress. Le défi sera à la hauteur des enjeux : un terrien sur deux sera allergique en 2050…
Jonathan Icart
NB : ces propos ont été recueillis durant le troisième colloque « Santé et Environnement ». Un événement co-organisé par Pharmaceutiques et Be Concerned le 28 septembre dernier.