Agence du numérique en santé : l’heure des choix
Le nouveau directeur général de l’Agence du numérique en santé (ANS), Jean-Christophe Zerbini, qui a pris ses fonctions le 8 décembre, a fixé parmi ses priorités l’identification électronique et l’interopérabilité, mais concède qu’il lui faudra « faire des choix dans un contexte budgétaire difficile ».
Sa nomination était connue depuis septembre. Jean-Christophe Zerbini a officiellement pris ses fonctions de directeur général de l’ANS, lundi 8 décembre. Il succède à Annie Prévot qui a occupé ce poste pendant six ans. A peine arrivé mais déjà déterminé, Jean-Christophe Zerbini a présenté jeudi dernier ses ambitions, lors d’un échange avec la presse. Ces priorités devraient s’inscrire dans le Contrat d’Objectifs et de Performance (COP) attendu au plus tard en mars prochain, qui fixera la feuille de route de l’Agence pour les prochaines années.
« J’arrive dans un contexte budgétaire particulier, difficile qui va nous amener à devoir faire des choix. Nous devrons acter des priorités », a-t-il affirmé. Le budget 2026 de l’Agence est en cours d’élaboration mais la rigueur qui frappe le pays devrait aussi s’appliquer à l’ANS. « Il est évident que nous entrons dans une période de sobriété, poursuit Jean-Christophe Zerbini. Nous devrons faire de cette difficulté une opportunité. Il faudra travailler différemment, peut-être arrêter certains services pour être plus efficaces sur d’autres projets. »
Parmi les sujets qui pourraient être mis à l’arrêt, le DG a cité la messagerie sécurisée de santé (MSSanté), « le marché étant déjà très fourni » avec une vingtaine d’offres recensées sur le site de l’Agence. « Il faudra évoluer les impacts et assurer une continuité de service », a-t-il argumenté.
Une agence au service des acteurs du numérique
« Si l’agence du numérique en santé est désormais bien identifiée, elle doit répondre à beaucoup d’attentes dans le secteur et il nous faudra accélérer sur certains sujets », a déclaré Jean-Christophe Zerbini, qui entend faire de l’ANS une agence « plus lisible », « au service des acteurs du numérique ».
Au rang des priorités, figurent l’identification électronique. « Cette identification numérique doit apporter beaucoup de fluidité dans l’accès aux logiciels. » L’interopérabilité demeure également un sujet fort. « C’est très bien d’avoir plein de solutions qui permettent de mieux diagnostiquer et de mieux prendre en charge les patients mais les données ne doivent pas rester silotées dans un logiciel, elles doivent pouvoir être exploitées », a argumenté le directeur général.
A une époque où les cyberattaques contre les acteurs du système de santé sont de plus en plus nombreuses, Jean-Christophe Zerbini accorde également une grande importance à la cybersécurité. Le programme national CaRE, qui offre un cadre opérationnel et financier pour accompagner les établissements dans la mise en œuvre de leur stratégie de cybersécurité,« va perdurer et sera sur le haut de la pile », assure-t-il.
Un enjeu : accélérer l’arrivée des DM numériques
De même, l’Agence entend accompagner le déploiement de l’IA « game changer » en santé, « en respectant un cadre éthique. »
Ancien directeur du Grades (GIP- e santé) d’Occitanie mais aussi ex-patron de la start-up Axians de télésurveillance de patients chroniques pour l’insuffisance cardiaque et respiratoire, Jean-Christophe Zerbini ambitionne aussi d’accélérer la commercialisation des dispositifs médicaux numériques (DMN). « Le temps de latence (entre l’obtention du marquage CE et l’autorisation de mise sur le marché, NDLR) peut avoir un impact sur des emplois, je souhaite trouver des leviers pour réduire ce délai qui est aujourd’hui estimé entre 3 et 8 mois. Proposer un délai maximal serait une bonne chose », a-t-il conclu.
Christophe Gattuso




