Data vaccin Covid : la donnée au service de l’action
La Cnam propose désormais une cartographie détaillée de la couverture vaccinale, enrichie par de nouvelles données. Malgré l’ouverture précoce de la vaccination et la criticité du niveau de risque, plusieurs millions de patients susceptibles de développer une forme grave n’ont toujours pas reçu leur première injection.
Faciliter la compréhension et guider l’action : tels sont les deux grands principes qui ont conduit à la création de datavaccin-covid.ameli.fr. « Un outil simple, intuitif et lisible, destiné à nourrir la connaissance en toute transparence », estime Thomas Fatome, directeur général de la Cnam, à l’origine de ce projet. Mis en ligne vendredi dernier, ce site compile des informations détaillées sur la couverture vaccinale des Français, à l’échelle nationale et départementale. Elles sont restituées sous la forme de chiffres, de cartes ou de graphiques, en fonction des critères sélectionnés, tels que le type de vaccin administré, la phase du cycle vaccinal ou la tranche d’âge. Issues d’un croisement entre Vaccin Covid et le SNDS, les données disponibles permettront également d’effectuer un ciblage plus précis par département de résidence et par pathologie. « Deux nouvelles caractéristiques qui contribueront à affiner la prise de décision des acteurs locaux », insiste-t-il. Pas moins de cinquante affections sont listées, dont les plus susceptibles d’évoluer vers une forme grave de la Covid-19. Autre particularité notable : les différents contenus proposés sont exploitables par tout un chacun, quelle que soit la finalité. « Nous avons privilégié la logique de l’open data pour le bien commun », assure Thomas Fatome. Librement téléchargeables, les données seront actualisées chaque vendredi ; l’indicateur sur les pathologies le sera tous les mois.
Des points d’attention majeurs
Complémentaires et comparables, les informations fournies par l’assurance maladie apportent un « éclairage inédit » sur certains aspects de la campagne vaccinale. « Les publics prioritaires sont vaccinés à des taux très élevés… tous âges confondus », affirme Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins. Selon la Cnam, deux tiers des adultes visés ont déjà reçu une première dose. Longtemps avantagés, les plus âgés ne sont pas forcément les mieux protégés, à la faveur d’un rattrapage accéléré. Les résultats affichés sont toutefois très variables selon les pathologies observées. « La couverture vaccinale est insuffisante chez les patients souffrant de troubles psychiatriques ou d’obésité sévère », signale-t-elle. Dans d’autres cas, la performance globale ne fait pas tout. Parmi les comorbidités les plus fréquentes, 3,5 millions d’hypertendus et 1,5 million de diabétiques ne sont toujours pas vaccinés. Une réalité qui concerne également 9 200 personnes atteintes de trisomie 21, malgré l’ouverture précoce de la vaccination et la criticité du niveau de risque. Au-delà du constat, la Cnam a identifié plusieurs axes de travail. Elle compte notamment renforcer son dispositif « aller vers », en partenariat les autorités sanitaires, les associations de patients, les professionnels de santé de proximité et les filières de soins spécialisées.
Jonathan Icart