L’AFCROs, VRP de la recherche clinique française
L’AFCROs veut diffuser à l’international une image plus positive de la France pour augmenter son attractivité dans la conduite des essais cliniques, y compris vis-à-vis des promoteurs industriels.
C’est un peu la réponse de la bergère au berger. Moins d’une semaine après la présentation du 10e baromètre du Leem, pointant le retard et les faiblesses de la France en matière de recherche clinique à promotion industrielle, l’association française des entreprises de recherche clinique (AFCROs) présente sa stratégie pour améliorer l’attractivité hexagonale. Une stratégie qui se résume en un mot : positiver. « Notre approche se veut optimiste, pointe son président, le Dr Denis Comet, en ouverture d’une conférence de presse le 19 octobre. Tout comme le Leem, nous avons noté des efforts et des améliorations : nous avons choisi de les valoriser. »
Promouvoir les atouts
L’excellence de l’écosystème de recherche, l’existence de dispositifs facilitateurs comme la convention unique hospitalière, l’offre de formation adaptée, la reconnaissance internationale des KOL, la richesse du tissu d’associations de patients à même de faciliter les inclusions, le rôle des experts français dans la rédaction des guidelines… sont autant d’atouts qui devraient permettre à la France de « regagner des rangs » dans la compétition mondiale, à condition de les mettre en avant. L’association souligne même l’importance majeure de dispositifs d’une portée plus large, comme le crédit d’impôt recherche (30 % des dépenses de R&D des entreprises éligibles), particulièrement important pour les start-ups. « Le CIR couvre aussi les études sous-traitées à des CROs », rappelle Michel Pautrat, membre du comité directeur de l’association et de son groupe « attractivité ». Le tissu français de CROs compte plus de 100 structures, présentes sur toutes les phases cliniques et post-AMM. « Nombre d’acteurs sont leaders sur le marché de l’e-santé », vante le Dr Hubert Méchin, vice-président de l’AFCROs, alors que la crise du Covid-19 a justement accéléré la dématérialisation des essais.
Laisser du temps aux réformes
Tout n’est pas rose pour autant, et l’association reconnaît partager quelques points de préoccupation soulevés par le Leem, notamment sur les délais ou la faiblesse de la France sur les essais précoces. Mais ses dirigeants veulent croire que les mesures instaurées ces dernières années, notamment au niveau de l’ANSM, vont bientôt montrer leurs effets de façon plus tangible dans les prochains baromètres. « L’ANSM a mis en place deux types de procédures « fast-track » – l’un pour les traitements innovants et les essais complexes, l’autre pour les médicaments déjà connus – qui permettent d’évaluer les dossiers dans des délais vraiment très courts », se réjouit Viviane Guermont, membre du groupe « attractivité » de l’AFCROs et directrice de la conformité réglementaire chez Biotrial. Elle applaudit également le récent lancement par l’agence du « Guichet Innovation & Orientation » pour mieux accompagner les porteurs de projets. Quant aux phases précoces, l’identification, parmi les comités de protection des personnes (CPP), de ceux qui possèdent déjà ce savoir-faire, pourrait aussi faciliter leur lancement. « Mais il faut un peu de temps pour voir le résultat des efforts entrepris », insiste Denis Comet.
Julie Wierzbicki