Omicron : l’assurance maladie revoit sa copie
Les derniers chiffres présentés par l’assurance maladie témoignent des premiers impacts administratifs et économiques du variant Omicron. Soumise à rude épreuve, la Cnam adapte sa stratégie pour faire face à la flambée des cas.
Tester, alerter, protéger. Directement impliquée dans la gestion de l’urgence sanitaire, la Cnam subit les foudres du variant Omicron. « Nous sommes confrontés à une lourde charge administrative qui nous amène à revoir notre stratégie », confirme Thomas Fatôme, son directeur général. Un chiffre résume l’évidence : 57 000 employés devraient être affectés au contact tracing pour garantir la continuité du service… contre 6 000 actuellement. Contrainte par des moyens humains limités, la Cnam va davantage recourir aux outils digitaux pour informer les patients zéro et leurs cas contacts. Des protocoles spécifiques ont été élaborés. Ils varient selon deux indicateurs clés : le schéma vaccinal et l’âge. « La priorité téléphonique sera donnée aux personnes éloignées du numérique. Certains assurés seront parfois mandatés pour aiguiller les proches qu’ils ont pu contaminer. Leur tâche se limitera à les prévenir et les orienter vers le site ameli », précise-t-il. Qu’importe le profil ou la situation, toutes les informations nécessaires seront accessibles sur le portail de l’assurance maladie. La conduite à tenir et les règles d’isolement seront clairement spécifiées.
Les contaminations explosent, les coûts aussi…
Véritable marqueur de la flambée épidémique, 28 millions de tests ont été remboursés en décembre, soit un coût proche du milliard d’euros. Signal défavorable, la tendance s’avère exponentielle. « Des volumes inédits ont été observés en ce début d’année », souligne Thomas Fatôme*. Corollaire de cette détection poussée, mais aussi de la forte contagiosité du variant Omicron, le nombre de contaminations officielles a littéralement explosé. 1,7 million de diagnostics positifs ont été enregistrés durant la première semaine de janvier. Un record absolu en la matière. Les arrêts de travail suivent naturellement une courbe similaire. Sur les cinq dernières semaines de l’année précédente, leur proportion était comparable à celle du premier confinement. Elle devrait encore grimper. Dans ce contexte, les solutions ne sont pas légion. « La vaccination reste la meilleure option pour réduire les infections », estime Dominique Martin, médecin conseil national à la Cnam, qui entend poursuivre et renforcer ses dispositifs « aller vers ». Au dernier pointage, 28,89 millions de doses de rappel avaient été injectées.
Jonathan Icart
(*) Selon la Cnam, 1,7 million de tests journaliers ont été réalisés entre 6 et le 12 janvier derniers.