La Fondation ARC veut attirer les chercheurs d’excellence
Terre d’accueil historique des chercheurs en cancérologie les plus prestigieux venus du monde entier, la France est aujourd’hui challengée sur la scène scientifique internationale.
En amont de la journée mondiale contre le cancer du 4 février, la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer a publié un sondage auprès des chercheurs sur l’attractivité de la France en cancérologie, réalisé en partenariat avec OpinionWay. Confirmant certains points de faiblesse tels que le manque de moyens financiers et la lourdeur administrative, l’enquête révèle également les atouts de l’Hexagone, comme l’excellence des formations, la qualité de vie ou la sécurité de l’emploi. Si 73 % des répondants veulent rester en France dans les cinq prochaines années, Eric Solary, président du Conseil scientifique de la Fondation ARC, estime que « la France doit faire face à son incapacité à faire revenir les chercheurs confirmés qui ont fait leurs preuves à l’étranger ».
De nouveaux incitatifs nécessaires
Des résultats qui encouragent la Fondation ARC dans une démarche volontariste pour attirer et accueillir encore plus de scientifiques de haut niveau. Pour neuf chercheurs sur dix, un soutien financier plus important des projets serait la principale action à mener pour les inciter à rester ou revenir dans l’Hexagone. Certains mécanismes existent, notamment ATIP-Avenir, conçu dans le cadre d’un partenariat entre l’Inserm et le CNRS, qui permet chaque année à une vingtaine de jeunes chercheurs de constituer leur propre équipe dans tous les domaines des sciences de la vie. Mais alors que le cancer reste l’une des premières causes de mortalité dans le Monde, Claude Tendil, président de la Fondation ARC, affirme qu’« il est de notre responsabilité de soutenir l’écosystème français pour attirer et accueillir les meilleurs chercheurs internationaux ». Le programme dédié, “Leaders internationaux en cancérologie”, créé il y a une dizaine d’années, vise ainsi à attirer un talent d’exception par an dans l’Hexagone. « Cet appel d’offres annuel a déjà permis le recrutement de huit chercheurs dans différentes institutions d’accueil, indique Eric Solary. La Fondation apporte un financement de 1,5 M€ et demande à ce que la structure d’accueil aligne son financement, pour avoir une somme à la hauteur des talents que l’on recrute, complète-il. Mais certains instituts ont du mal à apporter leur part et l’offre reste moindre que certaines faites à l’étranger. »
Les défis de la recherche en cancérologie
Alors que seuls les progrès de la recherche permettront de parvenir à guérir un jour tous les cancers, la Fondation ARC a plus spécifiquement orienté ses efforts en 2021 dans quatre domaines : la lutte contre les cancers agressifs ; le développement d’approches thérapeutiques innovantes à travers d’essais cliniques de phase précoce ; les liens entre cancer et vieillissement ; et la prédiction de l’efficacité de l’immunothérapie dans le cadre de son appel à projets SIGN’IT lancé en 2018. « En outre, les grands sujets de recherche en cancérologie de demain sont ceux de la prévention, du dépistage précoce, de l’interception de cancers sur des patients à haut risque, mais également de la qualité de vie après traitement », énumère Eric Solary. L’objectif est de guérir deux cancers sur trois à l’horizon 2025. La Fondation ARC y contribue en allouant chaque année plus de 26 M€ à des projets de recherche porteurs d’espoir pour les malades.
Juliette Badina