Un plan cancer pour l’Europe
Figurant dans la feuille de route de la Commissaire européenne à la santé Stella Kyriakides, le Plan européen pour vaincre le cancer a été dévoilé le 3 février, à la veille de la Journée mondiale contre le cancer.
Pour la première fois, l’Union européenne se dote d’un plan cancer, présenté par la Commission européenne le 3 février. Il bénéficiera d’un montant global de 4 milliards d’euros, fléchés sur les actions de lutte contre le cancer, au travers de l’ensemble des instruments de financement de la Commission, dont 1,25 Md€ issu du programme l’UE pour la santé. Ce plan se décline en quatre domaines d’action clés (prévention ; détection précoce ; diagnostic et traitement ; qualité de vie) regroupant dix initiatives et des mesures de soutien, dont le calendrier de mise en œuvre court de 2021 à 2025. Parallèlement à ces quatre axes, ce plan intègre notamment une initiative spécifiquement dédiée au cancer pédiatrique qui sera mise en place dès 2021 pour accélérer la détection, le diagnostic et l’accès aux traitements et aux soins. L’association française Imagine for Margo, très engagée dans la recherche contre les cancers pédiatriques, salue une « grande avancée, rendue possible grâce aux nombreuses actions de mobilisation menées en Europe avec les associations et les médecins ».
Améliorer l’accès aux médicaments
Dès 2021, la Commission annonce la création d’un Centre de connaissances sur le cancer afin de faciliter la coordination des initiatives scientifiques et techniques à l’échelle de l’UE. Cette année est également prévu le lancement d’une plateforme pour améliorer l’accès aux anticancéreux, en soutenant le repositionnement de médicaments existants par des « modèles de collaboration étroite entre les parties prenantes ». Un autre projet visant à tester rapidement les molécules existantes et de nouvelles combinaisons est au programme. S’appuyant sur le calcul à haute performance, il s’intéressera d’abord aux cancers rares et à ceux présentant un pronostic défavorable.
Rapporteure de la commission spéciale du Parlement européen sur la lutte contre le cancer (BECA), l’eurodéputée Véronique Trillet-Lenoir (groupe Renaissance) s’est félicitée de cette « réponse ambitieuse » de la Commission européenne aux attentes des personnes touchées par la maladie. « Promouvoir la lutte contre le cancer dans toutes les politiques et dans tous les financements est la meilleure approche », assure-t-elle, regrettant toutefois l’absence de propositions concrètes « pour résoudre les problèmes du prix des médicaments innovants et de la pénurie de médicaments ».
Julie Wierzbicki