Une ambition digitale à définir
Thibaut Guibal, associé fondateur d’Atawao Healthcare, est venu présenter les résultats du deuxième baromètre de la transformation digitale en santé lors de la troisième édition de PharmaHealthTech ce jeudi 16 septembre.
Depuis 2019 et compte tenu du contexte sanitaire, les échanges avec les professionnels de santé ont fortement évolué comme le montrent les données d’une enquête IQVIA 2019-2021 : la part du Face-Face a diminué, et celles du mail et des consultations à distance se sont développées. « 55 % des médecins interrogés disent que l’on va aller vers une répartition 50/50 entre échanges physiques et distanciels », observe Thibaut Guibal, associé fondateur du cabinet Atawao Healthcare, selon une enquête Atawao/HealthMe menée en 2020 sur 73 médecins participants. C’est dans ce contexte qu’est réalisée la 2e édition du baromètre de la transformation digitale en santé*. Il a pour objectif de mesurer la capacité des laboratoires à s’approprier ces sujets et à proposer une exécution de qualité. « Les résultats montrent une maturité digitale jugée globalement insuffisante, même si on note une amélioration par rapport à 2019, indique Thibaut Guibal. La crise sanitaire est sans aucun doute un vecteur d’accélération du digital. L’accompagnement des forces de ventes sur la durée est donc fondamental pour comprendre l’intérêt du digital et se former aux nouvelles méthodes de travail. »
Un alignement des objectifs digitaux à court terme
La crise sanitaire a permis un alignement des objectifs à court-terme auprès de l’ensemble des équipes interrogées (direction générale, RH, marketing et digital), même si des divergences réapparaissent sur les objectifs à moyen terme. Par ordre de priorité : développer la digitalisation, mieux communiquer, travailler sur le Parcours de Soins. Le baromètre permet d’identifier les facteurs clé de succès de cette stratégie digitale. En premier lieu le soutien du comité de direction – et il est très fort – ; puis une stratégie claire et formalisée – qui est plus difficile à mettre en œuvre – ; un processus de validation adapté – pour lequel les équipes en sont à la prise de conscience – ; un mode de travail collaboratif – chacun y travaille – ; ainsi qu’un recrutement réussi et l’accompagnement des équipes – pour lesquels il y a encore une marge de progression assez importante -. « Les principaux freins sont la mauvaise compréhension des enjeux, un manque de culture des équipes, l’absence de stratégie et le manque de compétences digitales en interne », énumère Thibaut Guibal. 52 % des laboratoires de moins de 500 M€ de chiffre d’affaires ont l’intention de mettre en place des nouvelles ressources sur le digital, contre seulement 25 % en 2019. Avant le recrutement, la priorité reste de fixer l’ambition digitale de la société.
Juliette Badina
*85 répondants, cadres de l’industrie pharma expérimentés issus de laboratoires de toutes tailles