Chiesi inaugure un centre de biotechnologies unique à Parme
Le groupe biopharmaceutique italien Chiesi inaugure le 30 septembre à Parme son centre d’excellence en biotechnologies, représentant 380 millions d’euros d’investissement au total, intégrant l’ensemble des activités de la chaîne d’approvisionnement.
Le nouveau centre biotechnologique de Chiesi à Parme (Italie) affiche son ambition d’accélérer le développement de produits innovants et de ses capacités de production d’anticorps monoclonaux, enzymes et autres protéines. Les opérations qui y seront menées s’étendront de la production de substances actives à partir de cellules jusqu’au conditionnement des produits finis pharmaceutiques, en passant par les étapes de contrôle qualité. Inauguré lundi 30 septembre en présence de représentants politiques nationaux et européens, le site offre la flexibilité de produire à la fois des lots cliniques et commerciaux, de petits ou de grands volumes dans des bioréacteurs de 250 L à 2000 L. Quelques 120 millions d’euros ont déjà été investis dans les infrastructures. 260 M€ supplémentaires seront attribués d’ici à 2030 à l’achat de matériaux, au développement de technologies innovantes, au renforcement des compétences et de la formation des collaborateurs, pour un investissement total de 380 M€. Le site devrait employer à terme 200 collaborateurs, dont 60 personnes sont actuellement dédiées aux activités techniques.
Un site unique en Europe
« Le choix de cet investissement majeur a été fait après avoir atteint une masse critique de compétences et des produits biotechnologiques issus d’acquisitions de molécules à différents stades de développement, témoigne Diego Ardigo, vice-président exécutif de la R&D mondiale, en amont de la cérémonie d’inauguration. Ce modèle d’intégration de la recherche, du développement et de la production nous permet de faire grandir notre pipeline. » Le groupe pharmaceutique familial italien renforce ainsi son engagement dans le domaine des maladies rares. L’acquisition en 2013 de la société danoise Zymenex avait marqué l’entrée de Chiesi dans ce secteur. Depuis, quatre produits dédiés sont homologués en Europe et aux Etats-Unis : le traitement de l’alpha-mannosidose Lamzede® (velmanase alfa), celui de la maladie de Fabry Elfabrio® (pegunigalsidase alfa, issu de l’accord avec Protalix BioTherapeutics en 2018), le traitement de la lipodystrophie généralisée ou localisée Myalepta® (métréleptine, issu du rachat d’Amryt Pharma en avril 2023 pour 1,25 Md$) et celui du déficit immunitaire combiné sévère par déficit en adénosine désaminase Revcovi® (elapegademase). « Le transfert de technologies a déjà été réalisé sur le centre Biotech pour les deux premiers, indique Antonio Magnelli, vice-président exécutif Global manufacturing du groupe. Le transfert depuis les CDMO se fera prochainement pour les deux autres. »
Le site de Parme attirera les investissements internationaux, notamment au travers de la signature de nouveaux partenariats, avec des universités, des biotech ou de grands groupes. « Avec des technologies parmi les plus innovantes, cette installation permettra de générer de nouvelles connaissances et compétences, contribuant à une chaîne d’approvisionnement nationale en biotechnologies qui attire et retient les meilleurs talents mondiaux », a déclaré Alessandro Chiesi, président du groupe.
La science au service des patients
Avec près de 90 ans d’existence, Chiesi opère dans 31 pays et compte plus de 6 500 collaborateurs dans le monde (dont 1 800 en Italie) et trois unités de production (à Parme, à la Chaussée-Saint-Victor dans le Loir-et-Cher en France – 5e filiale du groupe – pour les produits de la BU Respiratoire, et au Brésil). Le centre de recherche et de développement de Parme travaille en réseau avec six autres pôles de R&D en France, aux États-Unis, au Canada, en Chine, au Royaume-Uni, et en Suède. Le groupe affiche l’ambition de doubler les ventes globales, de 3 milliards d’euros en 2023 à 6 milliards d’ici 2030, dont un milliard supplémentaire en Europe. Les activités de Chiesi dans les maladies rares représentent aujourd’hui 18 % des ventes mondiales et devrait atteindre 30 à 35 % à l’horizon 2030. Celle dans la santé respiratoire représentent 56 % du CA mondial, et celles dans le Care incluant les produits de spécialité et services en transplantation rénale et hépatique et la micronutrition (avec NHCO à Nice en France) pèsent pour 26 % du CA. « A la même échéance, nous voulons doubler notre impact sur les patients », conclut Giuseppe Accogli, ceo du groupe Chiesi.