GSK verdit son usine de vaccins de Saint-Amand-les-Eaux
L’unité de production de vaccins, située dans les Hauts de France à 40 kms de Lille, compte abaisser de 30 % ses émissions de CO2 dès 2024.
Le laboratoire britannique investira 20 millions d’euros cette année dans son usine de vaccins de Saint-Amand-Les Eaux, dans les Hauts de France. La moitié (10,6 M€) sera affecté au remplacement des chaudières vieillissantes par des hybrides à pompes à chaleur. Un nouveau bâtiment, dont la première pierre a été posée le 4 avril dernier, les abritera. « L’objectif vise à réduire de 30 % des émissions CO2 dès 2024, » prévoit Éric Moreau, directeur du site.
Parallèlement, la capacité de production augmentera en 2023, notamment pour la fabrication de vaccins lyophilisés. L’an dernier, 131 millions de doses de vaccins étaient sorties de l’usine et 95 % d’entre elles avaient été exportées dans 125 pays différents. Cette usine dite « secondaire » reçoit la matière première : les bulk (antigènes) fabriqués par d’autres sites du groupe, pour les reformuler en vaccins soit sous forme liquide, soit en flacons, soit lyophilisés. Dans cette unité, 15 vaccins différents sont fabriqués contre : la diphtérie /tétanos /coqueluche, la poliomyélite, l’hépatite A & B, la grippe saisonnière, la pneumonie, la méningite et depuis peu, le zona avec Shingrix® pour lequel l’usine a obtenu l’autorisation FDA en 2022 et le paludisme avec Mosquirix®, le premier sérum validé par l’OMS en 2022.
Poursuite des recrutements avec une formation dédiée
Le site de Saint-Amand-les-Eaux emploie un peu plus de 1000 collaborateurs dont le nombre a été multiplié par deux en 10 ans. Le recrutement se poursuit aujourd’hui. Dans la région des Hauts de France où les usines de production pharmaceutiques se comptent sur les doigts d’une main, les profils adaptés à la production biologique aseptique ne sont pas légion. C’est pourquoi GSK a lancé la campagne 100 emplois en 100 jours pour attirer les candidats. « Aussi, le groupe s’est attaché former les nouveaux venus, qui viennent souvent d’autres horizons comme l’automobile, dans un espace dédié de son usine, souligne Eric Moreau, directeur de site. Pour aller plus loin, nous avons décidé d’ouvrir un nouveau centre de formation qui devrait être opérationnel au premier trimestre 2024. Le chantier de construction débutera en juin prochain. »
Des vaccins en développement focalisés sur les maladies infectieuses
Saint Amand les Eaux est un site stratégique pour le groupe, pour lequel il devrait produire les futurs vaccins. Le pipeline de GSK compte 22 candidats vaccins. Sa recherche se concentre sur la science du système immunitaire. « Notre portefeuille de plateformes technologiques R&D nous équipe pour trouver les vaccins de demain et débloquer les synergies entre vaccins et médicaments de spécialité, » explique Jamila Louahed, Directeur R&D Vaccins à GSK Belgique.
En effet, de nombreuses pathologies chroniques, à l’instar de l’herpès par exemple, sont liées à des pathogènes. « Avec la meilleure compréhension des mécanismes utilisés par ces virus, l’immunothérapie ciblée s’annonce très prometteuse. Elle activerait la réponse complète du système immunitaire en créant une mémoire solide pour traiter en plus de prévenir les maladies chroniques » ajoute la chercheuse. Autre voie de recherche : la résistance des bactéries, notamment le staphylocoque doré ou le clostridium difficile aux antibiotiques.
Christine Colmont