Le portefeuille d’anticorps conjugués dope la croissance de Daiichi-Sankyo
Le groupe nippon a bâti un plan de développement ambitieux à l’horizon 2025. Il va continuer de s’appuyer sur sa recherche interne pour développer une nouvelle génération de candidats anticorps conjugués.
« A l’horizon 2025, Daiichi Sankyo ambitionne de devenir une entreprise pharmaceutique globale, avec un avantage compétitif en oncologie » a déclaré Ken Takeshita, directeur de la R&D mondiale du groupe, lors d’un passage à Paris.
Pour l’heure, le portefeuille du laboratoire recèle cinq anticorps conjugués ou ADCs, issus de sa recherche interne, contre trois un an plus tôt. En bonne place, son ADC phare Enhertu®, co-commercialisé avec AstraZeneca, est non seulement indiqué dans le cancer du sein métastatique HER2 faible mais aussi dans l’adénocarcinome de l’estomac ou de la jonction œsogastrique HER2+, bientôt dans les tumeurs du poumon HER2 muté HER2 et en développement clinique notamment dans le cancer colorectal.
Daiichi Sankyo développe également l’anticorps conjugué Dato-DXd (avec AstraZeneca) dans le cancer du sein et HER3-DXd dans le cancer du poumon. Il compte deux nouveaux ADCs en oncologie (DS-7300 et DS-6000) et prépare d’ores et déjà sa nouvelle génération d’ADCs, misant sur 4 ou 5 candidats. Parallèlement, le groupe nippon a déposé un dossier d’enregistrement de son vaccin à ARN messager contre le Covid- 19 au Japon. Il n’exclut pas de développer d’autres nouveaux vaccins en oncologie, à partir de cette même technologie.
Plusieurs accès précoces en France
« La France occupe une place de choix dans la recherche clinique du groupe, numéro un en Europe en nombre de patients inclus et d’essais menés », se félicite Benoît Escoffier, directeur général de Daiichi Sankyo France. Dans le cancer du sein, le groupe mène 14 essais sur Enhertu® et Dato-DXd, principalement en phase II et III, ainsi qu’une étude en vie réelle. Dans le cancer du poumon, il conduit également 14 études allant de la phase I à III. D’ailleurs, Daiichi Sankyo poursuit ses recrutements dans l’Hexagone pour constituer une équipe spécialisée dans le cancer du poumon.
Les patients français avaient aussi été les premiers à avoir accès à Enhertu® en 2020 en accès précoce, 18 mois avant l’Allemagne. Trois autres accès précoces ont été obtenus l’an dernier : dans certains cancers du sein HER2-positif non résécable ou métastatique en deuxième ligne, dans l’adénocarcinome de l’estomac ou de la jonction œsogastrique HER2+, de même que dans certains cancers du sein HER2 faible. En 2024, le laboratoire espère obtenir un nouvel accès précoce dans l’Hexagone pour Dato-DXd dans le cancer du poumon non à petite cellule en deuxième ligne, si les résultats cliniques obtenus sont positifs.
Daiichi Sankyo ne lésine pas sur les moyens consacrés à sa recherche en interne. En 2022/23 (exercice clos au 31 mars dernier), le groupe japonais a consacré 336,7 milliards de yens à sa R&D (26,3 % de son chiffre d’affaires). Ses ventes sont ressorties à 1 278,48 MdsY (+22,4 %) tandis que son bénéfice net a atteint 109,19 MdsY (+ 63,0 % en rythme annuel). Pour l’exercice en cours, clos le 31 mars 2024, ses dirigeants tablent sur des facturations proches de 1 450,00 MdsY, soit une progression de 13,4 % sur un an.
Christine Colmont