France BioLead veut porter au sommet la filière française de bioproduction
Née des travaux du comité stratégique de filière industries et technologies de santé et s’inscrivant dans la stratégie Innovation Santé 2030, l’association France BioLead veut redonner à la France le statut de leader européen de la bioproduction.
Une ambition : faire de la France le leader européen de la bioproduction à horizon 2030. Trois missions : structurer et piloter la filière ; accompagner les acteurs ; les promouvoir à l’échelle internationale. La feuille de route de l’association France BioLead, officiellement lancée le 7 décembre 2022, n’a rien d’une promenade de santé ! Mais elle doit faire face à une nécessité, rappelée par son président Jacques Volckmann (1) lors d’une conférence inaugurale organisée au ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique : « Plus de la moitié des médicaments aujourd’hui en développement sont des biomédicaments. Si nous ne faisons rien, une partie ne sera pas disponible en France : nous n’avons pas d’autre choix que de trouver des solutions ! » « 95 % des biothérapies aujourd’hui commercialisées en France sont importées : il nous faut réduire cette dépendance », renchérit son directeur général Laurent Lafferrere.
Une compétition internationale
L’enjeu de réindustrialisation s’accompagne d’un enjeu sanitaire, ces nouvelles thérapies représentant un espoir de guérison pour des patients aux besoins médicaux non couverts, mais aussi un enjeu économique. « Seuls 4 % des médicaments actuellement commercialisés dans le monde sont des biomédicaments, mais ils représentent 33 % du marché pharmaceutique global !, ajoute Laurent Lafferrere. La France doit absolument se positionner dans cette compétition internationale. » Et de citer en exemple l’initiative britannique Cell and Gene Therapy Catapult ou encore le biocluster wallon BioWin.
Trois objectifs à échéance 2030 ont ainsi été fixés par le Gouvernement : doubler le nombre de biomédicaments produits en France, atteindre 20 000 emplois dans la filière (contre 10 000 aujourd’hui), et faire émerger au moins une « licorne » parmi les start-up et croître au stade d’entreprise de taille intermédiaire (ETI) au moins cinq PME.
Des acteurs motivés
Pour y parvenir, France BioLead pourra compter sur la motivation de ses 15 membres fondateurs (2), ainsi que sur l’engagement de la nouvelle Agence de l’Innovation en Santé (AIS). Sa directrice générale Lise Alter a affirmé vouloir collaborer avec l’association sur la simplification des processus administratifs et réglementaires et l’accompagnement des porteurs de projets prioritaires. France BioLead s’appuiera aussi sur les bases posées par le Grand Défi Biomédicaments, qui au cours des trois ans de sa mission a notamment soutenu une douzaine de projets technologiques et labellisé six intégrateurs industriels. Pour le secrétaire général pour l’investissement Bruno Bonnell, « la bataille se jouera sur les talents et les compétences ». En clôturant la conférence, le ministre délégué en charge de l’Industrie Roland Lescure a d’ailleurs encouragé les industriels à « se rapprocher des organismes de formation pour expliquer leurs besoins ». Malgré la longue liste des défis à relever, Jacques Volckmann affiche une confiance inébranlable : « Nous avons en France tout ce qu’il faut pour réussir. »
Julie Wierzbicki
(1) Retrouvez le portrait de Jacques Volckmann dans le numéro de décembre de Pharmaceutiques.
(2) Sanofi, Merck, Servier, ThermoFisher Scientific, Clean Biologics, GTP Bioways, Capgemini Engineering, Enosis Santé (fédération de quatre pôles de compétitivité), Polepharma, ALLISNA, Genopole, Leem, France Biotech, Inserm, CEA