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Hypertension artérielle : une maladie chronique sous-estimée

Dépistage très insuffisant, mesures pas toujours fiables, patients traités de façon non-optimale… la prise en charge de l’hypertension artérielle en France tend à se dégrader. Les spécialistes réunis par Pharmaceutiques lors de son colloque dédié aux maladies cardiovasculaires, tirent la sonnette d’alarme.

17 millions : c’est le nombre estimé de personnes hypertendues en France… dont plus d’un tiers l’ignore. « C’est la maladie chronique la plus fréquente ! », souligne le Dr Marilucy Lopez-Sublet, interniste à l’Hôpital Avicenne (AP-HP) et secrétaire scientifique de la Société française d’hypertension artérielle (HTA), en ouverture de la première table ronde du colloque « Maladies cardiovasculaires » organisé par Pharmaceutiques le 8 novembre (1). Pourtant la prise en charge semble se dégrader en France, avec seulement la moitié des hypertendus traités. Le retrait de l’HTA de la liste des affections longue durée en 2011 est pointé du doigt, comme ayant contribué à la banaliser. « L’HTA est considérée comme un facteur de risque mais pas comme une maladie par les pouvoirs publics », déplore le Pr Jean-Marc Boivin, professeur en médecine générale au CHU de Nancy. Si le seuil de « suspicion d’HTA » est clairement défini à 140/90, la mesure de la pression artérielle n’est pas systématiquement réalisée en consultation chez le médecin généraliste : plutôt une fois sur deux, estime le Pr Boivin. En outre, seuls 5 % des cabinets seraient équipés d’appareils automatiques, garants d’une mesure fiable.

Multiplier les occasions de dépistage

« Il y a beaucoup d’occasions manquées de prendre la tension : cela pourrait par exemple être fait en pharmacie avant l’administration d’un vaccin », suggère le Dr Jean-François Thébaut, cardiologue, lui-même hypertendu et diabétique et vice-président de la Fédération française des diabétiques. L’auto-mesure, qui bien réalisée peut donner d’aussi bon résultats que la mesure en ambulatoire (MAPA), n’est pas si simple à pratiquer pour tout un chacun. Jean-Marc Boivin loue l’exemple du Canada, « l’un des pays où l’HTA est la mieux prise en charge car elle y est considérée comme une maladie grave qu’il faut traiter vite, et où il est possible de prendre sa tension dans de très nombreux lieux ».
Le Dr Lopez-Sublet milite pour de grandes campagnes de sensibilisation, dans lesquelles s’investissent déjà les sociétés savantes. Ambassadrice pour la fondation Agir pour le cœur des femmes, dont les « bus du cœur », véritables cabinets de consultation mobiles, sillonnent depuis trois ans les quartiers défavorisés, elle rappelle que la prévalence de l’HTA chez les femmes dépasse désormais celle des hommes.

Optimiser les prescriptions

Le dépistage seul ne suffit pas à garantir un traitement efficace. « La moitié des patients traités – soit quatre millions de personnes – n’est pas contrôlée », constate Marilucy Lopez-Sublet. La majorité des patients est en effet d’abord traitée par une monothérapie – comme le préconisent les recommandations, anciennes, de la HAS – qui ne permet pas un contrôle correct de la HTA pour 70 % d’entre eux. Depuis dix ans, des sociétés savantes invitent à traiter d’emblée avec une bithérapie, ce qui permettrait de contrôler la HTA de 90 % des patients.
Autre difficulté : seuls 40 % des patients traités sont observants ! « C’est très difficile de prendre un traitement définitif contre une maladie qui à ses débuts est généralement asymptomatique », relève Jean-François Thébaut. Par ailleurs, la prescription de traitements ne s’accompagne pas toujours d’une information complète sur les règles hygiéno-diététiques. Les trois participants à cette première table ronde insistent pour renforcer la formation et l’implication de tous les professionnels de santé dans le dépistage de la HTA.

Des facteurs environnementaux non négligeables

Invitée à introduire ce colloque, le Pr Marianne Zeller, professeur de physiologie à l’Institut de recherche cardiovasculaire du CHU de Dijon / Université de Bourgogne, a également mis l’accent sur la sensibilisation de la communauté cardiovasculaire à des facteurs de risque encore méconnus et trop peu étudiés : les risques environnementaux. La pollution atmosphérique serait ainsi responsable en France de 40 000 à 60 000 décès par an… dont la moitié par maladie cardiovasculaire. « La pollution de l’air doit être considérée comme un facteur de risque à part entière », plaide-t-elle, soulignant l’impact sanitaire majeur d’une exposition cumulative, davantage que les pics de pollution dont il est toutefois nécessaire de protéger les personnes les plus fragiles.
Parallèlement, d’autres facteurs environnementaux sont impliqués : une étude conduite à Dijon a ainsi démontré l’impact de l’exposition au bruit, notamment la nuit, sur le risque athérothrombotique. « Ce type d’études doit être développé », insiste le Pr Zeller.

Julie Wierzbicki

(1) Colloque organisé avec le soutien de Boehringer Ingelheim et Boston Scientific

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