Iatrogénie médicamenteuse : AstraZeneca soutient Octave
Actuellement expérimentée en Bretagne et dans les Pays de la Loire, une innovation organisationnelle doit améliorer la prévention du risque iatrogène chez les patients âgés polymédiqués, en amont et en aval de leur hospitalisation. Signe particulier : AstraZeneca apporte un soutien institutionnel et méthodologique aux promoteurs du projet.
10 000 décès et 130 000 hospitalisations pour partie évitables, sans oublier les nombreux coûts directs et indirects associés. Chaque année, les accidents médicamenteux font des ravages, en particulier chez les personnes âgées polymédiquées. Depuis le mois d’août, cette catégorie de population est la cible d’une expérimentation inédite, estampillée « article 51 ». Objectif affiché : prévenir les effets indésirables graves liés aux produits de santé, en amont et en aval d’un séjour hospitalier. Actuellement menée en Bretagne et dans les Pays de la Loire, l’opération Octave* inclura 10 000 patients, dont l’hospitalisation a déjà été programmée. Pharmaciens en tête, les professionnels de proximité interagiront directement avec une douzaine d’établissements de santé. Avalisé par la DGOS, ce mode d’organisation innovant bénéficiera d’un financement collectif, estimé à 4,7 millions d’euros sur trois ans**.
Une coopération ville/hôpital
Le protocole se veut simple et efficace. Un bilan partagé de médication sera effectué par les officines avant chaque hospitalisation. Pour accompagner la sortie du patient, une conciliation médicamenteuse sera automatiquement transmise aux autres acteurs de la prise en charge, médecins traitants et infirmiers libéraux inclus. Ces derniers seront même chargés d’assurer un suivi des traitements à domicile. Mise au point par la société MaPUI Labs, une plate-forme numérique facilitera les échanges et les transferts d’informations entre la ville et l’hôpital. « L’enjeu consistera à limiter le risque d’erreur aux interfaces critiques du parcours de soins. L’anticipation et la complémentarité seront les maîtres-mots de la coopération », commente François Lemare, directeur de la stratégie territoriale d’AstraZeneca France, qui a choisi d’apporter un soutien institutionnel et méthodologique aux URPS pharmaciens des deux régions pilotes, à l’origine de cette initiative.
Un engagement territorial
Conformément à ses engagements, le laboratoire ne se contentera pas de promouvoir le bon usage du médicament dans les territoires. Il travaille également sur d’autres projets. « Nous souhaitons accompagner les professionnels de santé dans l’évolution de leurs pratiques », confirme François Lemare. Selon lui, la coordination interprofessionnelle et l’accès aux soins seront deux champs d’action prioritaires. En pleine expansion depuis le début de la crise sanitaire, la télémédecine pourrait notamment faire l’objet de développements concrets, y compris à l’échelon local. La tactique est claire : « Ecouter les praticiens, identifier leurs besoins et trouver des solutions dans nos aires thérapeutiques de prédilection », résume-t-il. Des innovations technologiques ou organisationnelles dans les domaines de la cardiologie, de l’endocrinologie, du respiratoire et de l’oncologie ne sont donc pas à exclure dans les prochains mois.
Jonathan Icart
(*) Organisation coordination traitements âgé ville établissements de santé – Octave.
(**) Le modèle de financement retenu prévoit un forfait de coordination mixte pour chaque patient et une part variable calculée annuellement, selon des indicateurs de performance.