Covid : Vers une équité totale en matière de vaccins à la mi-2022
L’IFPMA affirme que les fabricants mondiaux de vaccins produisent maintenant à un rythme de près de 1,5 milliard de doses chaque mois. Des capacités qui devraient permettre un partage équitable des doses au niveau mondial dès juin 2022.
Ce mois-ci, la production mondiale de vaccins contre le Covid-19 dépassera la barre des 7,5 milliards de doses. 12 milliards de vaccins seront ainsi produits d’ici la fin de 2021 grâce à une augmentation constante de la production, de la chaîne d’approvisionnement et des accords de transfert de technologie. Et « la production totale devrait atteindre plus de 24 milliards d’ici juin 2022, date à laquelle les approvisionnements en sérums dépasseront très probablement la demande mondiale », détaillait Thomas Cueni, directeur général de l’IFPMA (Fédération internationale des associations et fabricants de produits pharmaceutiques), lors d’une table-ronde tenue mardi 7 septembre. Il y aura suffisamment de vaccins produits pour chaque adulte sur tous les continents. Avec de telles capacités de production, l’industrie pharmaceutique continue d’appeler au partage des doses. Désormais, les pays du G7 disposent de stocks suffisants pour vacciner les adultes, les adolescents et déployer des programmes de rappel pour protéger les groupes les plus à risque tout en augmentant considérablement le nombre de doses disponibles pour les pays à revenu faible et intermédiaire. Tous les intervenants de la table-ronde s’accordent à dire que « la réduction du bilan de la pandémie nécessite un accès équitable aux vaccins ». Ceux actuellement autorisés montrent une forte protection contre l’infection et une excellente efficacité contre les hospitalisations et les décès, y compris face au variant Delta.
Un engagement politique
Selon les modélisations du cabinet Airfinity, il y aurait plus de 1,2 milliard de doses disponibles pour la redistribution dans les pays à revenu faible et intermédiaire en 2021, et plus de 2,2 milliards à l’horizon mi-2022. Des efforts sont en revanche encore nécessaires pour mieux les distribuer dans le monde. Le taux d’immunité atteint 30 % au niveau global, alors que l’Union européenne vient de franchir la barre de 70 %. Pour immuniser l’ensemble de la population adulte du monde, les gouvernements doivent libérer des doses de manière stratégique et mener une action coordonnée pour éliminer les goulots d’étranglement de livraison et d’administration, d’autant plus que les vaccins à ARNm représenteraient plus de 60 % des doses disponibles. Thomas Cueni se dit optimiste sur l’objectif émis par l’OMS au niveau mondial de vacciner 10 % des groupes les plus vulnérables contre le Covid-19 d’ici fin septembre. « Aujourd’hui, 6 % de la population adulte africaine a été vaccinée. L’objectif est à portée de main avec une redistribution des doses disponibles via le Covax ou d’autres mécanismes établis. » Le 2 septembre le bureau régional de l’OMS pour l’Afrique indiquait cependant que 42 des 54 pays africains risquaient donc de ne pas l’atteindre si le rythme actuel d’expédition de vaccins et de vaccination se maintenait à l’identique. Les pays du G7 ont fait des promesses de dons de plus d’un milliard de doses, dont seulement 15 % ont à ce jour été délivrées. Le pdg de Pfizer, Albert Bourla, indiquait que 41 % des doses produites cette année ont été allouées à des pays à revenus moyens et faibles, et qu’« au moins 1 milliard de doses sera destiné à ces pays l’année prochaine ». Chez J&J, le directeur scientifique, Paul Stoffels, a affirmé que « d’ici la fin de l’année, 50 % de nos vaccins seront livrés aux pays à faibles revenus ».
Des traitements en cours d’évaluation
Les traitements font également partie intégrante des stratégies d’atténuation du Covid-19. Huit traitements sont à ce jour autorisés. D’autres anticorps monoclonaux et antiviraux sont prometteurs pour le traitement en ambulatoire. L’industrie biopharmaceutique et ses fournisseurs travaillent à l’augmentation des capacités de fabrication, mais aussi à l’accès à tous les patients qui en bénéficieront le plus. Le directeur de la division Pharmaceuticals de Roche, Bill Anderson, déclarait que « 60 % des unités d’Actemra®/Roactemra® (tocilizumab) avaient été livrées à des pays à faible revenu ». Alors que le groupe suisse avait récemment averti sur une possible pénurie du médicament, autorisé aux Etats-Unis dans le traitement du Covid-19 et en cours d’évaluation par l’EMA, il se dit aujourd’hui à la recherche de partenaires pour augmenter l’accès au traitement des pays en développement.
Juliette Badina
